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Pleine Lune en Poissons 18 sept

« Celui qui veut devenir ce qu’il devrait être doit cessé d’être ce qu’il est »
Maître Eckart, Sermons
Cette Pleine Lune est un passage, non seulement parce qu’elle est aussi éclipse lunaire, mais aussi parce qu’elle offre la possibilité de se laisser toucher par la grâce, de dissoudre nos individualités, de nous rappeler l’amour infini qui nous habite. Elle vient nous élever pour nous rappeler notre connexion avec l’âme.
Elle vient réveiller en nous le sens du destin, le besoin de nous connecter avec notre “daimon”, notre guide intérieur, notre génie ( dans son sens grec, le démon qui préside à notre destinée). Son mode d’action est abyssal, elle remue en nous les strates les plus profondes de notre inconscient, celles où nous nous sentons parties de l’âme du monde.
Les seules remèdes de cette Pleine Lune sont l’abandon profond à ce qui est, honorer cette si grande sensibilité qui pulse en nous. Celle qui pour beaucoup nous fait pressentir souvent depuis l’enfance une autre dimension de cette réalité, où règnent le beau, le noble, le vrai.
Un espace où nous ne sommes plus identifiés ni à notre lignée familiale, à nos blessures, aux manquements de l’enfance,  une reliance sacrée à ce qui est ineffable, à une source inépuisable d’amour et de lumière.
Alors bien sûr, cette Pleine Lune exige d’écouter cette voix à l’intérieur de nous qui nous demande de répondre à l’appel de cet invisible.
Pour certains, elle peut exiger un sacrifice,  nous obliger à quitter les identifications, les dépendances, les addictions. Par ailleurs, comme le disait Georges Bataille “ le sacrifice n’est rien d’autre que la production de choses sacrées”. Jung nous rappelle que lorsque nous nous sacrifions, nous abandonnons une partie de nous-même. Nous laissons les projections, celles qui sont si souvent inconscientes, ce qui peut aussi expliquer que ce processus soit si douloureux. Mais seul cet abandon nous permet de renoncer et toucher le noyau central de l’être. Nous atteignons alors le sacré ( l’étymologie latine sacer ; « ce qui ne peut être touché sans être souillé, ou sans souiller »).
Cette Pleine Lune peut aussi ( Conjonction Neptune) nous demander de sortir de l’illusion, nous devons comme le dirait Platon sortir de la caverne. Il va falloir enlever les voiles qui nous séparent du réel. Il ne s’agit pas pour autant de tomber dans une réalité laborieuse et besogneuse. Nous nous polariserions alors dans le signe opposé aux poissons, la vierge.
Il s’agit de parler le langage de l’âme, celui qui s’exprime en symbole , et de vivre depuis cette réalité-là, remettre de la poésie, de la beauté dans nos vies sans pour autant se jouer des tours et s’enfermer dans un monde de chimères.
C’est l’initiation la plus dure, qui vient pour beaucoup nous la faire vivre dans le domaine des relations amoureuses et affectives ( thématique très présente car les nœuds lunaires restent dans l’axe relationnel Bélier Balance)..
Le signe des Poissons est le signe de l’exaltation de Vénus. On est dans ce signe dans le royaume de l’amour romantique, où les âmes se reconnaîtraient depuis les profondeurs de leur être et pourraient vivre dans l’incarnation une relation qui serait une ode à l’amour sur Terre. Mais pour arriver à cet idéal du hieros gamos chanté dans les traditions, l’expérience est souvent celle de la trahison. James Hillman écrit : « Partout où il y a confiance dans une union, le risque de trahison devient une possibilité réelle. Et la trahison, en tant que possibilité continue avec laquelle il faut vivre, appartient à la confiance comme le doute appartient à une foi vivante. »(3)
Le mythe d’Ariane, la princesse grecque qui a aidé le héros Thésée à sortir du labyrinthe, est une plongée dans le monde de Neptune symbolisant la rencontre des profondeurs aquatiques qui peut parfois passer par la trahison de l’être aimé.
Ariane est la fille de la reine Pasiphaé et du roi Minos, et donc la demi-sœur du Minotaure, monstre né des amours sensuelles de la Reine Pasiphé avec un Taureau.  Ariane, est maîtresse du Labyrinthe parce qu’elle en connaît les secrets et sait comment entrer et en sortir sans perdre la vie. Thésée, fils solaire et héroïque, à qui on donne parfois comme père Poséidon, vient délivrer les jeunes Athéniens qui étaient donnés en sacrifice au Minotaure. Ariane tombe alors amoureuse de Thésée, et lui donne toute sa connaissance pour qu’il puisse sortir du minotaure. Ariane est aussi le symbole de celle qui va guider le héros dans les mondes souterrains de l’inconscient, afin de pouvoir rencontrer et tuer le monstre des passions, le minotaure, qui pourtant se nommait Astérion, ce qui signifie « des étoiles ».
Le fil d’ariane, cette pelote d’or, symbolise ce fil qui nous unie toujours même dans nos descentes dans les endroits les plus profonds avec ce qui est sacré, pur et divin. Thésée avait fait de belles promesses à Ariane, l’emmener loin de son île, s’évader, prendre le large pour se marier à Athènes.
Ariane répond à cet appel mystérieux qui se présente à elle sous la forme de l’amour romantique.
Mais elle se trouve face au dilemne universel qui s’exprime avec plus de force pour certains d’entre nous dans cette pleine Lune. Comment répondre à cet appel sans s’y perdre sans se faire envouter par le chant des sirènes ?
La suite du mythe continue de la sorte; en route vers Athènes, leur navire jette l’ancre au large de l’île de Dia. Inexplicablement, Ariane se fatigue, se couche pour se reposer et s’endort. Ariane rejoint les eaux profondes de l’inconscient.  Le réveil est douloureux, elle se réveille seule, abandonnée, elle a été utilisée par Thésée, trahie par le Logos qui par le verbe armait son amour, lui promettant un mariage éternel.
Dans cet espace de solitude avec elle-même, on peut imaginer qu’elle rejoue le fil des événements. Apparaît alors le dieu Dionysos, son cortège sur un char, parfois attelé de panthères qui vient la chercher sur cette île, venu du ciel enveloppé dans un manteau pourpre, il tombe amoureux d’elle. Il la persuade de l’épouser, l’emmène sur l’Olympe et lui offre une couronne d’or . Cette couronne devient ensuite la constellation d’Ariane. Elle devient immortelle et il lui reste éternellement fidèle.
C’est dans ces lieux où l’on rencontre la désillusion et  la solitude que nous pouvons aussi rencontrer la grâce, le sacré et pour Ariane l’amour véritable.
Pour moi, cette Pleine lune est un écho à 2025/2027 où nous allons pour beaucoup être réveillé dans ce désir de rédemption. Pour Jung, le désir de rédemption  est entendu comme l’appel du sacré en soi et il a été analysé par lui comme étant une prédisposition archétypale dans l’humain aussi primordiale que le besoin de procréer. Le désir de rédemption est l’aspiration à cette dissolution dans les eaux cosmiques, il peut aussi parfois se manifester par l’attente d’un rédempteur, d’une figure christique qui viendrait nous sauver de la souffrance de cette existence.
“ Pour l’alchimiste, celui qui a avant tout besoin de rédemption n’est pas l’homme, mais la divinité perdue et endormie dans la matière.”
Face au chaos, à la perte de sens, quelque chose en nous souhaite réveiller ce divin perdu dans la matière. Parfois c’est une rencontre amoureuse, la connexion avec une œuvre d’art, ou un moment d’immense solitude …mais il semble urgent de répondre à notre daimon si nous ne voulons pas continuer à sombrer dans les abysses d’une vie sans sens et sans amour.
Pour le reste des aspects de la semaine je vous invite à écouter ma vidéo.
Caro xxx

Caroline xx

caroline moye

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