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Pleine Lune en Balance 12 avril La pesée des cœurs et la blessure ontologique

Une Pleine Lune dans le signe de la Balance vient mettre en lumière notre aspiration profonde à l’harmonie, à la beauté et à l’équilibre dans nos relations.

 

La Balance, on l’oublie souvent, est un signe de choix, de discernement : elle nous invite à émettre des jugements de valeur afin de décider quels liens tisser, quelle coopération engager. Dans sa dimension initiatique, elle est connectée à la psychostasie, la pesée des âmes dans l’Égypte antique, où Anubis, le dieu à tête de chacal, guide l’âme jusqu’à la balance cosmique, instrument sacré de vérité. Si le cœur est aussi léger que la plume de Maât, l’âme peut alors suivre Osiris vers un paradis libéré…

Cette Pleine Lune peut ainsi mettre en lumière notre désir profond d’alléger nos dynamiques relationnelles et de renaître à ce cœur-plume. Vénus, gardienne de la Balance, est ici associée à sa forme céleste, la Vénus Uranienne, celle qui cherche à transformer nos connexions en voix vibrantes de vérité.

Synchronicité céleste : Vénus sort tout juste de son initiation dans le monde du dessous. Elle y a rencontré les parts d’elle-même qu’elle avait négligées, en reconnaissant sa sœur des Enfers. Elle s’est dépouillée de ses apparats.

Elle réémerge dans son signe d’exaltation, les Poissons, là où règne un amour mystique, absolu, sensible, sans limites ni frontières. Pourtant, Saturne, non loin, l’a initiée à une maturité dans l’expression de sa beauté féconde, dans son exaltation érotique, dans sa quête d’un amour qui transcende le banal, sans pour autant oublier l’incarnation et la fidélité à ses valeurs profondes.

L’hymne d’Inanna, qui nous sert souvent de guide pour comprendre la rétrogradation de Vénus, nous offre ici une clef symbolique pour éclairer le parallèle entre la remontée de Vénus et cette Pleine Lune dans l’axe Balance–Bélier.

Lorsque Inanna revient à la surface, elle découvre que son époux, Dumuzi, ne l’a pas attendue. Il ne s’est pas lamenté. Il est assis sur son trône, paré de ses plus beaux atours, comme si de rien n’était. Il n’a pas porté le deuil. Il n’a pas traversé l’épreuve avec elle.

Furieuse, glacée de douleur, Inanna le désigne comme celui qui devra descendre à sa place. Dumuzi tente de fuir, supplie, mais les démons l’attrapent. À son tour, il descend dans le royaume d’Ereshkigal. La prochaine étape de son cycle sera aussi faire la paix avec la force solaire. ( astrologiquement lorsque Vénus attend son élongation maximum) 

Or, cette Pleine Lune fait face à un Soleil exalté dans le signe du Bélier, conjoint à Chiron.

Le mythe de Chiron est souvent associé à l’archétype du thérapeute blessé : celui qui, en se guérissant, devient à son tour guérisseur. Cette lecture est juste, mais incomplète.

En allant aux sources anciennes, on découvre une autre dimension : Chiron naît d’une double nature. Par sa mère, il a la conscience d’un monde idéal ; par son père, Saturne, il porte les limites et la densité de la matière. Il est pris entre deux mondes, cherchant sans cesse à réconcilier les instincts sauvages et la conscience solaire.

Chiron, c’est la sagesse de la grotte. Rejeté, il grandit à l’écart, apprend des plantes, des astres, de la symphonie silencieuse des sphères. Mais sa blessure, paradoxale, survient malgré sa connaissance subtile.

Elle reflète une douleur qui dépasse l’histoire personnelle. Elle touche notre difficulté d’appartenir à un monde capable d’autant d’injustice et de cruauté. C’est une blessure ontologique, qui nous rappelle notre humanité vulnérable, même quand nous portons les dons des étoiles et le langage des plantes sacrées.

Dans cette Pleine Lune, Chiron éclaire ce qui peut être blessé dans l’axe Bélier / Balance : Par le Soleil, il touche notre identification à l’ego, à la personnalité.Par la Lune, il touche le non-respect de nos cycles intérieurs, notre difficulté à prendre soin.Et le tout est au carré de Mars, mettant en tension les flèches qui blessent : celles de la violence, de l’injustice, de l’impulsivité.

Chiron met en lumière que chercher la cause de nos blessures relationnelles peut parfois nous enfermer. Il nous confronte à l’impossible : à ce mystère qui dépasse les histoires individuelles.

Il nous rappelle que nous ne trouverons pas toujours la cause des causes de la cause , mais que nous pouvons trouver du sens, en nous ouvrant à notre rôle de passeur entre Ciel et Terre. Il nous invite à composer avec notre idéalisme, à rester fidèles à notre quête de l’absolu, tout en embrassant les limites humaines, nos instincts, nos manques, nos douleurs.

Caroline xx

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