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Puissante, majestueuse et radieuse,
Tu rayonnes brillamment le soir,
Tu illumines le jour à l’aube.
Tu te tiens dans les cieux comme le Soleil et la Lune.
Tes merveilles sont connues à la fois au-dessus et en-dessous.
À la grandeur de la sainte prêtresse des cieux,
À toi, Inanna, je chante !
Gardienne sacrée de la sexualité pour les anciens.
Puissante, majestueuse et radieuse,
Tu rayonnes brillamment le soir,
Tu illumines le jour à l’aube.
Tu te tiens dans les cieux comme le Soleil et la Lune.
Tes merveilles sont connues à la fois au-dessus et en-dessous.
À la grandeur de la sainte prêtresse des cieux,
À toi, Inanna, je chante !
Dans la tradition sumérienne, le cycle synodique de Vénus reflète avec précision
le mythe de la descente d’Inanna aux Enfers.
Inanna, la Reine du Ciel — parfois aussi appelée Reine du Ciel et de la Terre —
prend la décision de descendre dans le monde souterrain pour y rencontrer sa sœur sombre, Ereshkigal,
et assister aux funérailles du mari de celle-ci, Gugalanna.
Elle se présente à l’entrée des Enfers parée de ses sept pouvoirs, symbolisés par sept parures.
Mais à chaque porte qu’elle franchit, l’une de ces parures lui est retirée.
Ainsi se dépouille-t-elle progressivement, jusqu’à arriver nue et seule dans le royaume des ombres.
Là, elle comparaît devant un panel de juges et face à Ereshkigal, qui accueille sa visite avec hostilité.
Inanna est accusée d’avoir causé la mort de Gugalanna.
Jugée coupable, elle est mise à mort et suspendue à un crochet de boucher.
Mais avant sa descente, Inanna avait laissé des instructions dans le monde d’en haut :
si elle ne revenait pas dans un certain délai, qu’un de ses serviteurs parte en quête d’aide.
Ce fidèle messager implore plusieurs divinités, sans succès,
jusqu’à ce qu’il rencontre Enki, le grand-père d’Inanna.
Touché, Enki crée deux petits êtres faits d’argile vivante et leur remet une potion de résurrection.
Assez minuscules pour passer inaperçus, ils s’aventurent dans l’inframonde.
Lorsqu’ils trouvent Ereshkigal, celle-ci est en proie à une profonde souffrance.
Personne ne l’a jamais accompagnée dans sa douleur.
Les deux êtres s’assoient à ses côtés, l’écoutent et la soutiennent.
Émue par cette attention inédite, Ereshkigal demande :
« Que puis-je faire ? Que puis-je offrir en échange ? »
Ils répondent :
« Nous sommes venus pour Inanna. Pouvons-nous la ramener ? »
Ereshkigal accepte.
Ils versent alors une goutte de la potion pour chaque jour passé dans le monde souterrain —
chacune correspondant à une journée d’invisibilité de Vénus dans le ciel.
Et Inanna renaît.
Ce moment de résurrection symbolise la conjonction exacte de Vénus avec le Soleil :
le point cazimi où elle disparaît pour mieux revenir, régénérée.
Mais un pacte a été scellé : pour sortir, Inanna doit envoyer quelqu’un à sa place.
De retour dans son royaume, elle découvre que son époux, Dumuzi,
non seulement n’a pas pleuré son absence,
mais s’est laissé aller à des plaisirs frivoles.
Alors, elle prononce ces mots tranchants :
« Lui. C’est lui qui descendra aux Enfers à ma place. »
Le cycle synodique de Vénus dure environ 584 jours et comprend plusieurs phases visibles et invisibles depuis la Terre. Lorsqu’elle passe entre la Terre et le Soleil (conjonction inférieure), Vénus devient invisible dans le ciel : c’est sa descente au monde souterrain, symbolique de mort, d’abandon, de dépouillement. C’est précisément cette phase que reflète le mythe d’Inanna, déesse mésopotamienne, qui renonce à ses attributs de pouvoir pour rencontrer sa part d’ombre et renaître transfigurée.Lorsqu’elle réapparaît ensuite à l’aube, en tant qu’Étoile du matin, Vénus entre dans une nouvelle phase de son cycle, associée à la renaissance, la clarté, l’initiation et les nouvelles formes d’amour et de désir.
Ce mythe ancestral, miroir du ciel, éclaire nos propres processus intérieurs de transformation, de perte, d’abandon, puis de résurgence, en lien avec les rythmes de l’âme et du cosmos.
Il existe une astrologie qui ne prétend pas prédire, mais écouter. Une astrologie qui ne fige rien, mais ouvre des portes. C’est cette voie que je choisis d’habiter : un langage de l’âme, à la croisée des astres, des mythes et des profondeurs de la psyché.
Une astrologie de l’âme, à l’écoute du vivant
Chaque thème astral est pour moi un mandala vivant, une carte symbolique à contempler, à écouter, à rêver. Il ne s’agit pas de “lire” une destinée figée, mais d’entrer en dialogue avec les archétypes qui traversent l’existence, les saisons intérieures, les passages initiatiques. L’astrologie devient alors un langage sacré, un miroir où l’âme peut se reconnaître, s’interroger, se réorienter.
Une base solide : l’astrologie hellénistique
Mon approche est enracinée dans la tradition astrologique ancienne, notamment celle des astrologues hellénistiques. Cette astrologie offre une architecture claire et cohérente du thème :
– La logique des maîtrises planétaires et des seigneurs des maisons,
– La subtilité des sectes, des joies planétaires, des parts arabes (Part de l’Esprit, Part de Fortune),
– Une attention portée aux conditions célestes (vitesse, combustion, visibilité, angularité),
– Le respect du kairos, ce temps qualitatif que les Anciens savaient reconnaître.
Cette base me permet d’ancrer chaque lecture dans une cohérence structurelle, un socle d’interprétation solide, respectueux de la complexité du ciel. Ce savoir ancien devient un tissage : chaque planète, chaque maison, chaque configuration parle un langage qui peut encore aujourd’hui résonner dans la psyché contemporaine.
Ce socle ancien n’est pas là pour enfermer, mais pour soutenir l’imaginal. Il donne au langage symbolique un ancrage, une rigueur, une géométrie sacrée qui permet ensuite à l’âme de se déplacer librement dans les images. C’est cette ossature qui rend possible le tissage avec les mondes intérieurs chers à Jung : les dieux ne sont pas que des symboles flottants, ils ont un lieu, une maison, un visage, une lumière propre.
Une écoute archétypale : la psychologie jungienne
À cette structure céleste issue de l’Antiquité, vient se joindre un regard intérieur : celui que Carl Gustav Jung appelait l’approche archétypale de la psyché. L’astrologie devient alors un pont entre les figures anciennes et les récits inconscients, un théâtre vivant où les planètes rejouent les dynamiques du Soi.
– Le thème est vu comme un mandala du Soi,
– L’Anima, l’Ombre, la Persona, le Héros, l’Enfant intérieur s’y lisent à travers les astres,
– Les mythes deviennent des métaphores vivantes : chaque transit ou progression peut être lu comme un passage du héros, une mue de l’âme.
Ce dialogue entre l’astrologie hellénistique et la pensée jungienne me permet de tisser des ponts entre les figures antiques et les paysages intérieurs : Mercure devient le messager du lien entre conscient et inconscient, Saturne le gardien du seuil, Vénus une voie d’unification de l’Anima. Ainsi, les configurations célestes deviennent des scènes archétypales dans lesquelles l’âme se raconte.
C’est là que le tissage opère : entre l’ordre antique des maisons et la profondeur mouvante de l’inconscient, entre la géométrie du ciel et le chaos fertile de l’âme. Chaque consultation devient un lieu de passage entre ces deux mondes — un lieu où l’on peut entendre à la fois la mémoire du cosmos et la voix intime de l’inconscient.
Une parole poétique, un espace sensible
Je choisis une parole qui invite, qui ne définit pas. Une parole qui tisse, qui écoute, qui suggère. Chaque consultation est une traversée symbolique.
Parfois, une image surgit. Un mythe ancien résonne. Une sensation prend sens. Un souvenir se révèle.
C’est ce langage-là que j’aime transmettre. Celui qui rend l’âme plus vivante, plus reliée.
Un accompagnement en conscience
Je ne suis pas thérapeute, et je n’endosse aucun rôle de guide. Mon rôle est de proposer un miroir symbolique, un espace de résonance. Chacun.e reste souverain.e face à ce qui est reçu, entendu, intégré ou mis en mouvement.
Mon engagement : respecter le mystère de l’Autre, accompagner sans projeter, et honorer l’âme dans sa propre temporalité.
Ce que je propose, c’est une astrologie du seuil. Une astrologie qui accompagne les passages, les métamorphoses, les éveils intérieurs.
Une astrologie qui parle autant au cœur qu’à l’intellect, autant à l’Ancien qu’au Vivant. Une astrologie qui écoute l’âme, doucement, profondément. Une astrologie où les savoirs anciens rencontrent la profondeur psychique, où les astres deviennent langage, et les symboles des chemins de réintégration.
Une Pleine Lune dans le signe de la Balance vient mettre en lumière notre aspiration profonde à l’harmonie, à la beauté et à l’équilibre dans nos relations.
La Balance, on l’oublie souvent, est un signe de choix, de discernement : elle nous invite à émettre des jugements de valeur afin de décider quels liens tisser, quelle coopération engager. Dans sa dimension initiatique, elle est connectée à la psychostasie, la pesée des âmes dans l’Égypte antique, où Anubis, le dieu à tête de chacal, guide l’âme jusqu’à la balance cosmique, instrument sacré de vérité. Si le cœur est aussi léger que la plume de Maât, l’âme peut alors suivre Osiris vers un paradis libéré…
Cette Pleine Lune peut ainsi mettre en lumière notre désir profond d’alléger nos dynamiques relationnelles et de renaître à ce cœur-plume. Vénus, gardienne de la Balance, est ici associée à sa forme céleste, la Vénus Uranienne, celle qui cherche à transformer nos connexions en voix vibrantes de vérité.
Synchronicité céleste : Vénus sort tout juste de son initiation dans le monde du dessous. Elle y a rencontré les parts d’elle-même qu’elle avait négligées, en reconnaissant sa sœur des Enfers. Elle s’est dépouillée de ses apparats.
Elle réémerge dans son signe d’exaltation, les Poissons, là où règne un amour mystique, absolu, sensible, sans limites ni frontières. Pourtant, Saturne, non loin, l’a initiée à une maturité dans l’expression de sa beauté féconde, dans son exaltation érotique, dans sa quête d’un amour qui transcende le banal, sans pour autant oublier l’incarnation et la fidélité à ses valeurs profondes.
L’hymne d’Inanna, qui nous sert souvent de guide pour comprendre la rétrogradation de Vénus, nous offre ici une clef symbolique pour éclairer le parallèle entre la remontée de Vénus et cette Pleine Lune dans l’axe Balance–Bélier.
Lorsque Inanna revient à la surface, elle découvre que son époux, Dumuzi, ne l’a pas attendue. Il ne s’est pas lamenté. Il est assis sur son trône, paré de ses plus beaux atours, comme si de rien n’était. Il n’a pas porté le deuil. Il n’a pas traversé l’épreuve avec elle.
Furieuse, glacée de douleur, Inanna le désigne comme celui qui devra descendre à sa place. Dumuzi tente de fuir, supplie, mais les démons l’attrapent. À son tour, il descend dans le royaume d’Ereshkigal. La prochaine étape de son cycle sera aussi faire la paix avec la force solaire. ( astrologiquement lorsque Vénus attend son élongation maximum)
Or, cette Pleine Lune fait face à un Soleil exalté dans le signe du Bélier, conjoint à Chiron.
Le mythe de Chiron est souvent associé à l’archétype du thérapeute blessé : celui qui, en se guérissant, devient à son tour guérisseur. Cette lecture est juste, mais incomplète.
En allant aux sources anciennes, on découvre une autre dimension : Chiron naît d’une double nature. Par sa mère, il a la conscience d’un monde idéal ; par son père, Saturne, il porte les limites et la densité de la matière. Il est pris entre deux mondes, cherchant sans cesse à réconcilier les instincts sauvages et la conscience solaire.
Chiron, c’est la sagesse de la grotte. Rejeté, il grandit à l’écart, apprend des plantes, des astres, de la symphonie silencieuse des sphères. Mais sa blessure, paradoxale, survient malgré sa connaissance subtile.
Elle reflète une douleur qui dépasse l’histoire personnelle. Elle touche notre difficulté d’appartenir à un monde capable d’autant d’injustice et de cruauté. C’est une blessure ontologique, qui nous rappelle notre humanité vulnérable, même quand nous portons les dons des étoiles et le langage des plantes sacrées.
Dans cette Pleine Lune, Chiron éclaire ce qui peut être blessé dans l’axe Bélier / Balance : Par le Soleil, il touche notre identification à l’ego, à la personnalité.Par la Lune, il touche le non-respect de nos cycles intérieurs, notre difficulté à prendre soin.Et le tout est au carré de Mars, mettant en tension les flèches qui blessent : celles de la violence, de l’injustice, de l’impulsivité.
Chiron met en lumière que chercher la cause de nos blessures relationnelles peut parfois nous enfermer. Il nous confronte à l’impossible : à ce mystère qui dépasse les histoires individuelles.
Il nous rappelle que nous ne trouverons pas toujours la cause des causes de la cause , mais que nous pouvons trouver du sens, en nous ouvrant à notre rôle de passeur entre Ciel et Terre. Il nous invite à composer avec notre idéalisme, à rester fidèles à notre quête de l’absolu, tout en embrassant les limites humaines, nos instincts, nos manques, nos douleurs.