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Il existe une astrologie qui ne prétend pas prédire, mais écouter. Une astrologie qui ne fige rien, mais ouvre des portes. C’est cette voie que je choisis d’habiter : un langage de l’âme, à la croisée des astres, des mythes et des profondeurs de la psyché.
Une astrologie de l’âme, à l’écoute du vivant
Chaque thème astral est pour moi un mandala vivant, une carte symbolique à contempler, à écouter, à rêver. Il ne s’agit pas de “lire” une destinée figée, mais d’entrer en dialogue avec les archétypes qui traversent l’existence, les saisons intérieures, les passages initiatiques. L’astrologie devient alors un langage sacré, un miroir où l’âme peut se reconnaître, s’interroger, se réorienter.
Une base solide : l’astrologie hellénistique
Mon approche est enracinée dans la tradition astrologique ancienne, notamment celle des astrologues hellénistiques. Cette astrologie offre une architecture claire et cohérente du thème :
– La logique des maîtrises planétaires et des seigneurs des maisons,
– La subtilité des sectes, des joies planétaires, des parts arabes (Part de l’Esprit, Part de Fortune),
– Une attention portée aux conditions célestes (vitesse, combustion, visibilité, angularité),
– Le respect du kairos, ce temps qualitatif que les Anciens savaient reconnaître.
Cette base me permet d’ancrer chaque lecture dans une cohérence structurelle, un socle d’interprétation solide, respectueux de la complexité du ciel. Ce savoir ancien devient un tissage : chaque planète, chaque maison, chaque configuration parle un langage qui peut encore aujourd’hui résonner dans la psyché contemporaine.
Ce socle ancien n’est pas là pour enfermer, mais pour soutenir l’imaginal. Il donne au langage symbolique un ancrage, une rigueur, une géométrie sacrée qui permet ensuite à l’âme de se déplacer librement dans les images. C’est cette ossature qui rend possible le tissage avec les mondes intérieurs chers à Jung : les dieux ne sont pas que des symboles flottants, ils ont un lieu, une maison, un visage, une lumière propre.
Une écoute archétypale : la psychologie jungienne
À cette structure céleste issue de l’Antiquité, vient se joindre un regard intérieur : celui que Carl Gustav Jung appelait l’approche archétypale de la psyché. L’astrologie devient alors un pont entre les figures anciennes et les récits inconscients, un théâtre vivant où les planètes rejouent les dynamiques du Soi.
– Le thème est vu comme un mandala du Soi,
– L’Anima, l’Ombre, la Persona, le Héros, l’Enfant intérieur s’y lisent à travers les astres,
– Les mythes deviennent des métaphores vivantes : chaque transit ou progression peut être lu comme un passage du héros, une mue de l’âme.
Ce dialogue entre l’astrologie hellénistique et la pensée jungienne me permet de tisser des ponts entre les figures antiques et les paysages intérieurs : Mercure devient le messager du lien entre conscient et inconscient, Saturne le gardien du seuil, Vénus une voie d’unification de l’Anima. Ainsi, les configurations célestes deviennent des scènes archétypales dans lesquelles l’âme se raconte.
C’est là que le tissage opère : entre l’ordre antique des maisons et la profondeur mouvante de l’inconscient, entre la géométrie du ciel et le chaos fertile de l’âme. Chaque consultation devient un lieu de passage entre ces deux mondes — un lieu où l’on peut entendre à la fois la mémoire du cosmos et la voix intime de l’inconscient.
Une parole poétique, un espace sensible
Je choisis une parole qui invite, qui ne définit pas. Une parole qui tisse, qui écoute, qui suggère. Chaque consultation est une traversée symbolique.
Parfois, une image surgit. Un mythe ancien résonne. Une sensation prend sens. Un souvenir se révèle.
C’est ce langage-là que j’aime transmettre. Celui qui rend l’âme plus vivante, plus reliée.
Un accompagnement en conscience
Je ne suis pas thérapeute, et je n’endosse aucun rôle de guide. Mon rôle est de proposer un miroir symbolique, un espace de résonance. Chacun.e reste souverain.e face à ce qui est reçu, entendu, intégré ou mis en mouvement.
Mon engagement : respecter le mystère de l’Autre, accompagner sans projeter, et honorer l’âme dans sa propre temporalité.
Ce que je propose, c’est une astrologie du seuil. Une astrologie qui accompagne les passages, les métamorphoses, les éveils intérieurs.
Une astrologie qui parle autant au cœur qu’à l’intellect, autant à l’Ancien qu’au Vivant. Une astrologie qui écoute l’âme, doucement, profondément. Une astrologie où les savoirs anciens rencontrent la profondeur psychique, où les astres deviennent langage, et les symboles des chemins de réintégration.
Une Pleine Lune dans le signe de la Balance vient mettre en lumière notre aspiration profonde à l’harmonie, à la beauté et à l’équilibre dans nos relations.
La Balance, on l’oublie souvent, est un signe de choix, de discernement : elle nous invite à émettre des jugements de valeur afin de décider quels liens tisser, quelle coopération engager. Dans sa dimension initiatique, elle est connectée à la psychostasie, la pesée des âmes dans l’Égypte antique, où Anubis, le dieu à tête de chacal, guide l’âme jusqu’à la balance cosmique, instrument sacré de vérité. Si le cœur est aussi léger que la plume de Maât, l’âme peut alors suivre Osiris vers un paradis libéré…
Cette Pleine Lune peut ainsi mettre en lumière notre désir profond d’alléger nos dynamiques relationnelles et de renaître à ce cœur-plume. Vénus, gardienne de la Balance, est ici associée à sa forme céleste, la Vénus Uranienne, celle qui cherche à transformer nos connexions en voix vibrantes de vérité.
Synchronicité céleste : Vénus sort tout juste de son initiation dans le monde du dessous. Elle y a rencontré les parts d’elle-même qu’elle avait négligées, en reconnaissant sa sœur des Enfers. Elle s’est dépouillée de ses apparats.
Elle réémerge dans son signe d’exaltation, les Poissons, là où règne un amour mystique, absolu, sensible, sans limites ni frontières. Pourtant, Saturne, non loin, l’a initiée à une maturité dans l’expression de sa beauté féconde, dans son exaltation érotique, dans sa quête d’un amour qui transcende le banal, sans pour autant oublier l’incarnation et la fidélité à ses valeurs profondes.
L’hymne d’Inanna, qui nous sert souvent de guide pour comprendre la rétrogradation de Vénus, nous offre ici une clef symbolique pour éclairer le parallèle entre la remontée de Vénus et cette Pleine Lune dans l’axe Balance–Bélier.
Lorsque Inanna revient à la surface, elle découvre que son époux, Dumuzi, ne l’a pas attendue. Il ne s’est pas lamenté. Il est assis sur son trône, paré de ses plus beaux atours, comme si de rien n’était. Il n’a pas porté le deuil. Il n’a pas traversé l’épreuve avec elle.
Furieuse, glacée de douleur, Inanna le désigne comme celui qui devra descendre à sa place. Dumuzi tente de fuir, supplie, mais les démons l’attrapent. À son tour, il descend dans le royaume d’Ereshkigal. La prochaine étape de son cycle sera aussi faire la paix avec la force solaire. ( astrologiquement lorsque Vénus attend son élongation maximum)
Or, cette Pleine Lune fait face à un Soleil exalté dans le signe du Bélier, conjoint à Chiron.
Le mythe de Chiron est souvent associé à l’archétype du thérapeute blessé : celui qui, en se guérissant, devient à son tour guérisseur. Cette lecture est juste, mais incomplète.
En allant aux sources anciennes, on découvre une autre dimension : Chiron naît d’une double nature. Par sa mère, il a la conscience d’un monde idéal ; par son père, Saturne, il porte les limites et la densité de la matière. Il est pris entre deux mondes, cherchant sans cesse à réconcilier les instincts sauvages et la conscience solaire.
Chiron, c’est la sagesse de la grotte. Rejeté, il grandit à l’écart, apprend des plantes, des astres, de la symphonie silencieuse des sphères. Mais sa blessure, paradoxale, survient malgré sa connaissance subtile.
Elle reflète une douleur qui dépasse l’histoire personnelle. Elle touche notre difficulté d’appartenir à un monde capable d’autant d’injustice et de cruauté. C’est une blessure ontologique, qui nous rappelle notre humanité vulnérable, même quand nous portons les dons des étoiles et le langage des plantes sacrées.
Dans cette Pleine Lune, Chiron éclaire ce qui peut être blessé dans l’axe Bélier / Balance : Par le Soleil, il touche notre identification à l’ego, à la personnalité.Par la Lune, il touche le non-respect de nos cycles intérieurs, notre difficulté à prendre soin.Et le tout est au carré de Mars, mettant en tension les flèches qui blessent : celles de la violence, de l’injustice, de l’impulsivité.
Chiron met en lumière que chercher la cause de nos blessures relationnelles peut parfois nous enfermer. Il nous confronte à l’impossible : à ce mystère qui dépasse les histoires individuelles.
Il nous rappelle que nous ne trouverons pas toujours la cause des causes de la cause , mais que nous pouvons trouver du sens, en nous ouvrant à notre rôle de passeur entre Ciel et Terre. Il nous invite à composer avec notre idéalisme, à rester fidèles à notre quête de l’absolu, tout en embrassant les limites humaines, nos instincts, nos manques, nos douleurs.
La rétrogradation de Vénus est toujours une invitation à nous plonger dans les mystères de l’amour, de nos cœurs, de nos désirs et de nos élans…
L’étoile du Soir, lorsqu’elle s’apprête à rétrograder dans le ciel, se trouve dans son aspect le plus céleste, elle évoque l’harmonie, elle soufflait pour les anciens l’amour et la passion…
Je rejoins la psychanalyse jungienne Ginette Paris qui dans son livre Méditations païennes défend l’idée que nous sommes dans une société qui n’a jamais autant parlé de Vénus avec les promesses d’une jeunesse éternelle, d’une sexualité libérée, d’une beauté toujours plus filtrée et qui pourtant n’en a jamais été aussi éloignée….
Chaque rétrogradation de Vénus n’est-elle pas une opportunité de se libérer des faux apparats vénusiens pour renouer avec la belle Aphrodite assise pleinement sur son trône et insufflant la conscience du beau, de l’amour et de la grâce?
L’été 2023 Vénus avait rétrogradé dans le signe du Lion nous invitant à retrouver cette couronne en réveillant notre cœur rugissant, en osant retrouver une puissance souveraine, co-créatrice, en nous dépouillant de fausses lumières, des relations qui ne faisaient pas chanter notre cœur.
Dans cette boucle de rétrogradation, Vénus va parcourir le premier décan du Bélier et les derniers degrés des signes des Poissons.
Dès lors, quelle initiation nous propose-t-elle dans ces signes ?
Dans le signe du Bélier, Vénus est en exil pour la tradition, elle se trouve dans le domaine céleste de Mars, loin de la beauté et de l’harmonie de la Balance. Elle est obligée ici d’apprendre à apprivoiser le feu créateur, elle doit initier les choses pour elle-même. Elle n’a plus les miroirs de la Balance, ceux des attentes de la société sur l’amour, le couple, nos désirs ou créativités, ni celui de l’autre. Elle est seule, face à elle-même.
Elle peut évoquer les figures mythologiques d’Artémis dans son attribut de gardiennes des animaux sauvages, la rétrogradation de Vénus en Bélier nous emmène dans les lieux en nous, qui ne sont pas touchés par la “civilisation”. Quel est notre vrai désir ? Où se situe la pureté de notre amour lorsqu’il n’a plus comme origine de faire couple pour se modeler à des attentes sociétales, d’attendre que l’autre nous complète, nous sauve ?
Quels espaces en nous cette Vénus en Bélier va nous demander de conquérir, des endroits indomptables, où était caché la source de notre premier feu? Elle viendra réveiller cet élan vital, cette aspiration de vie, d’oser.
Alors, oui, la rétrogradation de Vénus est souvent un bilan sur nos relations, mais dans la première étape, la question posée nous ramène dans ces endroits vierges, dans ces espaces d’innocence sauvage où rien ni personne ne nous dompte ?
Souvent liée au mythe d’Inanna, de part l’analogie très précise entre la descente d’Inanna pour aller à la rencontre de sa sœur Ereshkigal et le cycle astronomique de Vénus, Vénus va symboliquement comme Inanna, devoir se dépouiller à chaque porte de ses apparats pour plonger plus profondément en elle, explorer les parties qu’elle avait laissées dans l’obscurité….
Dans le signe du Bélier, que pouvons-nous laisser à chaque porte? Pour certains, ce sera l’excès justement de ce feu du Bélier qui se défend, qui met des barrières entre-soi et les autres car on cherche à protéger cet espace sauvage, on souhaite ne pas être soumise à la loi d’Aphrodiet, à cet amour passionnel et irrationnel
Pour d’autres, il faudra au contraire se dépouiller des résistances à apprivoiser cet espace de solitude en nous, ce territoire vierge où ne règne que notre feu sacré, faire face à nos attentes relationnelles, à nos manques, à nos vides, à ces sensations de répétitions amoureuses…
Vénus fera son cazimi avec le Soleil le 22 mars à 2 degrés du Bélier, nous indiquant bien que l’énergie du Bélier est celle qui sera la plus activée dans notre thème. Le cazimi correspond à la conjonction inférieure de Vénus avec le Soleil. Dans le mythe d’Inanna c’est le moment où après avoir été jugée et condamnée à mort par sa soeur et les juges des enfers car elle voulait s’asseoir sur le trône de sa sœur, elle va finalement être ramenée à la vie par une potion de résurrection donnée par deux petits insectes, les serviteurs d’Inanna à qui elle avait laissé des instructions s’ils ne la voyaient pas revenir.
Ces deux insectes tellement petits avaient réussi à se glisser dans le monde souterrain sans être vus. Quand ils arrivent aux enfers, ils rencontrent Ereshkigal dans une souffrance extrême. Et dans ces douleurs, il n’y a personne avec elle et ces deux petits êtres s’assoient alors à ses côtés et lui donnent de l’attention pour traverser cette douleur. Et elle est tellement touchée par leur attention et leurs soins qu’elle dit : « Que puis-je faire ? Que puis-je sortir en échange ? N’ayant jamais été soignée de cette façon. Ils disent alors : « En fait, nous sommes là pour Inanna. Pouvons-nous la reprendre ? , Ereshkigal accède à leur demande, et ils donnent donc une goutte de la potion de résurrection à Inanna pour chacun des jours où elle est dans le monde souterrain ou dans sa phase invisible et elle renaît. Et cette renaissance, ce moment correspond au moment où Vénus est exactement en conjonction avec le Soleil à ce point Cazimi et elle est alors capable de revenir progressivement à la surface…
Dans sa remontée progressive, elle va encore passer sur les degrés des signes des Poissons à partir du 27 mars 2025, et elle sortira de sa rétrogradation à 24 degrés des poissons le 13 avril. La symbolique peut être lue sur plusieurs niveaux…
Vénus est exaltée dans le signe des Poissons, dans ce signe elle est dans une participation mystique, elle se fond dans l’amour, dans la créativité quitte à se perdre, elle a soif au travers de ses relations, ou de son art de transcender l’ordinaire, de sortir d’un quotidien banal. Elle rêve d’un ailleurs, elle est prête à sacrifier tout ce qu’elle est pour s’abandonner totalement dans une passion, dans un amour…
C’est surtout son expression dans l’ombre , mais dans la lumière, c’est une Vénus qui se rappelle de ses origines célestes, qui se sait bénie par la grâce de Dieu. Comme si après cette étape de dépouillement dans le signe des Béliers, seule face à notre force, nous étions mis au défi de ne pas abandonner notre centre, mais surtout que même dans notre élan vital d’individuation, même si nous sommes devenus des sujets de l’amour, qui ont fait face à une forme de solitude originelle, nous étions confrontés à nos manques, nos vides…
La Vénus des Poissons nous rappelle de ne jamais oublier notre connexion aux mystères, de nous nourrir de ce monde symbolique, de cet amour divin, que nous ne sommes jamais seuls et que nous pouvons oser incarner dans le “je suis”, dans nos individualités les mémoires originelles de l’amour et de la grâce.
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Il existe une astrologie qui ne prétend pas prédire, mais écouter. Une astrologie qui ne fige rien, mais ouvre des portes. C’est cette voie que je choisis d’habiter : un langage de l’âme, à la croisée des astres, des mythes et des profondeurs de la psyché.
Une astrologie de l’âme, à l’écoute du vivant
Chaque thème astral est pour moi un mandala vivant, une carte symbolique à contempler, à écouter, à rêver. Il ne s’agit pas de “lire” une destinée figée, mais d’entrer en dialogue avec les archétypes qui traversent l’existence, les saisons intérieures, les passages initiatiques. L’astrologie devient alors un langage sacré, un miroir où l’âme peut se reconnaître, s’interroger, se réorienter.
Une base solide : l’astrologie hellénistique
Mon approche est enracinée dans la tradition astrologique ancienne, notamment celle des astrologues hellénistiques. Cette astrologie offre une architecture claire et cohérente du thème :
– La logique des maîtrises planétaires et des seigneurs des maisons,
– La subtilité des sectes, des joies planétaires, des parts arabes (Part de l’Esprit, Part de Fortune),
– Une attention portée aux conditions célestes (vitesse, combustion, visibilité, angularité),
– Le respect du kairos, ce temps qualitatif que les Anciens savaient reconnaître.
Cette base me permet d’ancrer chaque lecture dans une cohérence structurelle, un socle d’interprétation solide, respectueux de la complexité du ciel. Ce savoir ancien devient un tissage : chaque planète, chaque maison, chaque configuration parle un langage qui peut encore aujourd’hui résonner dans la psyché contemporaine.
Ce socle ancien n’est pas là pour enfermer, mais pour soutenir l’imaginal. Il donne au langage symbolique un ancrage, une rigueur, une géométrie sacrée qui permet ensuite à l’âme de se déplacer librement dans les images. C’est cette ossature qui rend possible le tissage avec les mondes intérieurs chers à Jung : les dieux ne sont pas que des symboles flottants, ils ont un lieu, une maison, un visage, une lumière propre.
Une écoute archétypale : la psychologie jungienne
À cette structure céleste issue de l’Antiquité, vient se joindre un regard intérieur : celui que Carl Gustav Jung appelait l’approche archétypale de la psyché. L’astrologie devient alors un pont entre les figures anciennes et les récits inconscients, un théâtre vivant où les planètes rejouent les dynamiques du Soi.
– Le thème est vu comme un mandala du Soi,
– L’Anima, l’Ombre, la Persona, le Héros, l’Enfant intérieur s’y lisent à travers les astres,
– Les mythes deviennent des métaphores vivantes : chaque transit ou progression peut être lu comme un passage du héros, une mue de l’âme.
Ce dialogue entre l’astrologie hellénistique et la pensée jungienne me permet de tisser des ponts entre les figures antiques et les paysages intérieurs : Mercure devient le messager du lien entre conscient et inconscient, Saturne le gardien du seuil, Vénus une voie d’unification de l’Anima. Ainsi, les configurations célestes deviennent des scènes archétypales dans lesquelles l’âme se raconte.
C’est là que le tissage opère : entre l’ordre antique des maisons et la profondeur mouvante de l’inconscient, entre la géométrie du ciel et le chaos fertile de l’âme. Chaque consultation devient un lieu de passage entre ces deux mondes — un lieu où l’on peut entendre à la fois la mémoire du cosmos et la voix intime de l’inconscient.
Une parole poétique, un espace sensible
Je choisis une parole qui invite, qui ne définit pas. Une parole qui tisse, qui écoute, qui suggère. Chaque consultation est une traversée symbolique.
Parfois, une image surgit. Un mythe ancien résonne. Une sensation prend sens. Un souvenir se révèle.
C’est ce langage-là que j’aime transmettre. Celui qui rend l’âme plus vivante, plus reliée.
Un accompagnement en conscience
Je ne suis pas thérapeute, et je n’endosse aucun rôle de guide. Mon rôle est de proposer un miroir symbolique, un espace de résonance. Chacun.e reste souverain.e face à ce qui est reçu, entendu, intégré ou mis en mouvement.
Mon engagement : respecter le mystère de l’Autre, accompagner sans projeter, et honorer l’âme dans sa propre temporalité.
Ce que je propose, c’est une astrologie du seuil. Une astrologie qui accompagne les passages, les métamorphoses, les éveils intérieurs.
Une astrologie qui parle autant au cœur qu’à l’intellect, autant à l’Ancien qu’au Vivant. Une astrologie qui écoute l’âme, doucement, profondément. Une astrologie où les savoirs anciens rencontrent la profondeur psychique, où les astres deviennent langage, et les symboles des chemins de réintégration.
Une Pleine Lune dans le signe de la Balance vient mettre en lumière notre aspiration profonde à l’harmonie, à la beauté et à l’équilibre dans nos relations.
La Balance, on l’oublie souvent, est un signe de choix, de discernement : elle nous invite à émettre des jugements de valeur afin de décider quels liens tisser, quelle coopération engager. Dans sa dimension initiatique, elle est connectée à la psychostasie, la pesée des âmes dans l’Égypte antique, où Anubis, le dieu à tête de chacal, guide l’âme jusqu’à la balance cosmique, instrument sacré de vérité. Si le cœur est aussi léger que la plume de Maât, l’âme peut alors suivre Osiris vers un paradis libéré…
Cette Pleine Lune peut ainsi mettre en lumière notre désir profond d’alléger nos dynamiques relationnelles et de renaître à ce cœur-plume. Vénus, gardienne de la Balance, est ici associée à sa forme céleste, la Vénus Uranienne, celle qui cherche à transformer nos connexions en voix vibrantes de vérité.
Synchronicité céleste : Vénus sort tout juste de son initiation dans le monde du dessous. Elle y a rencontré les parts d’elle-même qu’elle avait négligées, en reconnaissant sa sœur des Enfers. Elle s’est dépouillée de ses apparats.
Elle réémerge dans son signe d’exaltation, les Poissons, là où règne un amour mystique, absolu, sensible, sans limites ni frontières. Pourtant, Saturne, non loin, l’a initiée à une maturité dans l’expression de sa beauté féconde, dans son exaltation érotique, dans sa quête d’un amour qui transcende le banal, sans pour autant oublier l’incarnation et la fidélité à ses valeurs profondes.
L’hymne d’Inanna, qui nous sert souvent de guide pour comprendre la rétrogradation de Vénus, nous offre ici une clef symbolique pour éclairer le parallèle entre la remontée de Vénus et cette Pleine Lune dans l’axe Balance–Bélier.
Lorsque Inanna revient à la surface, elle découvre que son époux, Dumuzi, ne l’a pas attendue. Il ne s’est pas lamenté. Il est assis sur son trône, paré de ses plus beaux atours, comme si de rien n’était. Il n’a pas porté le deuil. Il n’a pas traversé l’épreuve avec elle.
Furieuse, glacée de douleur, Inanna le désigne comme celui qui devra descendre à sa place. Dumuzi tente de fuir, supplie, mais les démons l’attrapent. À son tour, il descend dans le royaume d’Ereshkigal. La prochaine étape de son cycle sera aussi faire la paix avec la force solaire. ( astrologiquement lorsque Vénus attend son élongation maximum)
Or, cette Pleine Lune fait face à un Soleil exalté dans le signe du Bélier, conjoint à Chiron.
Le mythe de Chiron est souvent associé à l’archétype du thérapeute blessé : celui qui, en se guérissant, devient à son tour guérisseur. Cette lecture est juste, mais incomplète.
En allant aux sources anciennes, on découvre une autre dimension : Chiron naît d’une double nature. Par sa mère, il a la conscience d’un monde idéal ; par son père, Saturne, il porte les limites et la densité de la matière. Il est pris entre deux mondes, cherchant sans cesse à réconcilier les instincts sauvages et la conscience solaire.
Chiron, c’est la sagesse de la grotte. Rejeté, il grandit à l’écart, apprend des plantes, des astres, de la symphonie silencieuse des sphères. Mais sa blessure, paradoxale, survient malgré sa connaissance subtile.
Elle reflète une douleur qui dépasse l’histoire personnelle. Elle touche notre difficulté d’appartenir à un monde capable d’autant d’injustice et de cruauté. C’est une blessure ontologique, qui nous rappelle notre humanité vulnérable, même quand nous portons les dons des étoiles et le langage des plantes sacrées.
Dans cette Pleine Lune, Chiron éclaire ce qui peut être blessé dans l’axe Bélier / Balance : Par le Soleil, il touche notre identification à l’ego, à la personnalité.Par la Lune, il touche le non-respect de nos cycles intérieurs, notre difficulté à prendre soin.Et le tout est au carré de Mars, mettant en tension les flèches qui blessent : celles de la violence, de l’injustice, de l’impulsivité.
Chiron met en lumière que chercher la cause de nos blessures relationnelles peut parfois nous enfermer. Il nous confronte à l’impossible : à ce mystère qui dépasse les histoires individuelles.
Il nous rappelle que nous ne trouverons pas toujours la cause des causes de la cause , mais que nous pouvons trouver du sens, en nous ouvrant à notre rôle de passeur entre Ciel et Terre. Il nous invite à composer avec notre idéalisme, à rester fidèles à notre quête de l’absolu, tout en embrassant les limites humaines, nos instincts, nos manques, nos douleurs.
La rétrogradation de Vénus est toujours une invitation à nous plonger dans les mystères de l’amour, de nos cœurs, de nos désirs et de nos élans…
L’étoile du Soir, lorsqu’elle s’apprête à rétrograder dans le ciel, se trouve dans son aspect le plus céleste, elle évoque l’harmonie, elle soufflait pour les anciens l’amour et la passion…
Je rejoins la psychanalyse jungienne Ginette Paris qui dans son livre Méditations païennes défend l’idée que nous sommes dans une société qui n’a jamais autant parlé de Vénus avec les promesses d’une jeunesse éternelle, d’une sexualité libérée, d’une beauté toujours plus filtrée et qui pourtant n’en a jamais été aussi éloignée….
Chaque rétrogradation de Vénus n’est-elle pas une opportunité de se libérer des faux apparats vénusiens pour renouer avec la belle Aphrodite assise pleinement sur son trône et insufflant la conscience du beau, de l’amour et de la grâce?
L’été 2023 Vénus avait rétrogradé dans le signe du Lion nous invitant à retrouver cette couronne en réveillant notre cœur rugissant, en osant retrouver une puissance souveraine, co-créatrice, en nous dépouillant de fausses lumières, des relations qui ne faisaient pas chanter notre cœur.
Dans cette boucle de rétrogradation, Vénus va parcourir le premier décan du Bélier et les derniers degrés des signes des Poissons.
Dès lors, quelle initiation nous propose-t-elle dans ces signes ?
Dans le signe du Bélier, Vénus est en exil pour la tradition, elle se trouve dans le domaine céleste de Mars, loin de la beauté et de l’harmonie de la Balance. Elle est obligée ici d’apprendre à apprivoiser le feu créateur, elle doit initier les choses pour elle-même. Elle n’a plus les miroirs de la Balance, ceux des attentes de la société sur l’amour, le couple, nos désirs ou créativités, ni celui de l’autre. Elle est seule, face à elle-même.
Elle peut évoquer les figures mythologiques d’Artémis dans son attribut de gardiennes des animaux sauvages, la rétrogradation de Vénus en Bélier nous emmène dans les lieux en nous, qui ne sont pas touchés par la “civilisation”. Quel est notre vrai désir ? Où se situe la pureté de notre amour lorsqu’il n’a plus comme origine de faire couple pour se modeler à des attentes sociétales, d’attendre que l’autre nous complète, nous sauve ?
Quels espaces en nous cette Vénus en Bélier va nous demander de conquérir, des endroits indomptables, où était caché la source de notre premier feu? Elle viendra réveiller cet élan vital, cette aspiration de vie, d’oser.
Alors, oui, la rétrogradation de Vénus est souvent un bilan sur nos relations, mais dans la première étape, la question posée nous ramène dans ces endroits vierges, dans ces espaces d’innocence sauvage où rien ni personne ne nous dompte ?
Souvent liée au mythe d’Inanna, de part l’analogie très précise entre la descente d’Inanna pour aller à la rencontre de sa sœur Ereshkigal et le cycle astronomique de Vénus, Vénus va symboliquement comme Inanna, devoir se dépouiller à chaque porte de ses apparats pour plonger plus profondément en elle, explorer les parties qu’elle avait laissées dans l’obscurité….
Dans le signe du Bélier, que pouvons-nous laisser à chaque porte? Pour certains, ce sera l’excès justement de ce feu du Bélier qui se défend, qui met des barrières entre-soi et les autres car on cherche à protéger cet espace sauvage, on souhaite ne pas être soumise à la loi d’Aphrodiet, à cet amour passionnel et irrationnel
Pour d’autres, il faudra au contraire se dépouiller des résistances à apprivoiser cet espace de solitude en nous, ce territoire vierge où ne règne que notre feu sacré, faire face à nos attentes relationnelles, à nos manques, à nos vides, à ces sensations de répétitions amoureuses…
Vénus fera son cazimi avec le Soleil le 22 mars à 2 degrés du Bélier, nous indiquant bien que l’énergie du Bélier est celle qui sera la plus activée dans notre thème. Le cazimi correspond à la conjonction inférieure de Vénus avec le Soleil. Dans le mythe d’Inanna c’est le moment où après avoir été jugée et condamnée à mort par sa soeur et les juges des enfers car elle voulait s’asseoir sur le trône de sa sœur, elle va finalement être ramenée à la vie par une potion de résurrection donnée par deux petits insectes, les serviteurs d’Inanna à qui elle avait laissé des instructions s’ils ne la voyaient pas revenir.
Ces deux insectes tellement petits avaient réussi à se glisser dans le monde souterrain sans être vus. Quand ils arrivent aux enfers, ils rencontrent Ereshkigal dans une souffrance extrême. Et dans ces douleurs, il n’y a personne avec elle et ces deux petits êtres s’assoient alors à ses côtés et lui donnent de l’attention pour traverser cette douleur. Et elle est tellement touchée par leur attention et leurs soins qu’elle dit : « Que puis-je faire ? Que puis-je sortir en échange ? N’ayant jamais été soignée de cette façon. Ils disent alors : « En fait, nous sommes là pour Inanna. Pouvons-nous la reprendre ? , Ereshkigal accède à leur demande, et ils donnent donc une goutte de la potion de résurrection à Inanna pour chacun des jours où elle est dans le monde souterrain ou dans sa phase invisible et elle renaît. Et cette renaissance, ce moment correspond au moment où Vénus est exactement en conjonction avec le Soleil à ce point Cazimi et elle est alors capable de revenir progressivement à la surface…
Dans sa remontée progressive, elle va encore passer sur les degrés des signes des Poissons à partir du 27 mars 2025, et elle sortira de sa rétrogradation à 24 degrés des poissons le 13 avril. La symbolique peut être lue sur plusieurs niveaux…
Vénus est exaltée dans le signe des Poissons, dans ce signe elle est dans une participation mystique, elle se fond dans l’amour, dans la créativité quitte à se perdre, elle a soif au travers de ses relations, ou de son art de transcender l’ordinaire, de sortir d’un quotidien banal. Elle rêve d’un ailleurs, elle est prête à sacrifier tout ce qu’elle est pour s’abandonner totalement dans une passion, dans un amour…
C’est surtout son expression dans l’ombre , mais dans la lumière, c’est une Vénus qui se rappelle de ses origines célestes, qui se sait bénie par la grâce de Dieu. Comme si après cette étape de dépouillement dans le signe des Béliers, seule face à notre force, nous étions mis au défi de ne pas abandonner notre centre, mais surtout que même dans notre élan vital d’individuation, même si nous sommes devenus des sujets de l’amour, qui ont fait face à une forme de solitude originelle, nous étions confrontés à nos manques, nos vides…
La Vénus des Poissons nous rappelle de ne jamais oublier notre connexion aux mystères, de nous nourrir de ce monde symbolique, de cet amour divin, que nous ne sommes jamais seuls et que nous pouvons oser incarner dans le “je suis”, dans nos individualités les mémoires originelles de l’amour et de la grâce.